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Je suis un objet aimé par Virginie

Je suis un objet aimé par Virginie

"Ces deux médaillons appartenaient à ma grand-mère paternelle. Lorsque j'ai voulu en savoir plus sur leur origine, elle a replongé dans ses souvenirs pour me raconter ses années de jeune fille, d'avant son mariage avec mon grand-père. 

Au fur et à mesure qu’elle me racontait, je l’imaginais comme un film dans ma tête. Jeune serveuse de 18 ans, qui travaillait tous les jours à la petite binerie près de la gare Windsor, au début des années 1940. Je la voyais revenir chez elle en tramway, en traversant la ville. 

Dans tous ses souvenirs, elle n’a pas mentionné où elle avait acheté les médaillons, ni si ces derniers avaient appartenu à un membre de sa famille. Il se peut bien que ces bijoux étaient des petites breloques peu coûteuses. Au fond, leur origine et leur valeur ne m'intéressent pas tant. Ce qui semblait important pour ma grand-mère lorsqu’elle les a retrouvés, c’était les souvenirs de sa jeunesse qui y étaient associés. Les moments, les endroits, les gens qu’elle avait rencontrés en portant ses médaillons au cou. "

 

Virgnie Létourneau-Clément, responsable des activités éducatives et des guides

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